28.10.2021

AGIR avec Verena Weyermann

Verena Weyermann sélectionne des variétés de céréales pour l'agriculture biologique. Elle raconte comment ses céréales arrivent jusqu'aux clientes et clients Coop et nous fait découvrir la grande diversité de son travail au quotidien.

Verena, vous travaillez pour l'entreprise Sélection de céréales Peter Kunz (Getreidezüchtung Peter Kunz - gzpk). Qu'est-ce que vous faites exactement?
Avec deux autres collègues, je m'occupe de la sélection variétale du blé et je suis également chargée des maladies pour toutes les céréales que nous cultivons, à savoir le blé mais aussi l'épeautre, l'amidonnier et le triticale.

Quel est l'objectif premier de la sélection végétale?
Le but est de cultiver de nouvelles variétés de céréales pour l'agriculture biologique qui soient résistantes et adaptées au terroir. Depuis le croisement jusqu'à l'aboutissement d'une nouvelle variété, dix à quinze ans peuvent s'écouler.

Votre travail vous réserve-t-il parfois des surprises?
Notre travail est fortement rythmé par la vie des plantes, ce qui requiert évidemment une grande flexibilité. Les croisements, la récolte et l'ensemencement se font quand les plantes sont prêtes et que la météo est favorable. C'est pourquoi la chose la plus importante dans mon travail est la flexibilité, mais aussi la créativité et une vision globale de la plante.

Quel profit tirons-nous, nous autres consommatrices et consommateurs, des résultats de votre travail de sélection sur le terrain?
La sélection variétale est la toute première étape dans la chaîne de valeur des céréales. Grâce à notre travail, de nouvelles variétés, robustes et adaptées au terroir, voient le jour. Après plusieurs années de culture, nous obtenons des semences issues de nos propres variétés. Celles-ci sont ensuite cultivées par des agricultrices et des agriculteurs, et la récolte est transformée dans les minoteries et les boulangeries pour être vendue sous forme de délicieuse farine ou de pain savoureux. Le résultat de notre travail de terrain sont les produits que les consommatrices et les consommateurs achètent.

Dans quelle mesure Coop soutient-elle votre travail?
Depuis 2003, le Fonds Coop pour le développement durable soutient directement des projets de sélection végétale au sein de gzpk. Swissmill et le laboratoire qualité de gzpk collaborent pour trouver des variétés à la qualité de cuisson exceptionnelle, car c'est dans leur intérêt commun. Il ne faut pas oublier que Swissmill, l'entreprise de production de Coop, achète chaque année aux cultivateurs et cultivatrices suisses plusieurs milliers de tonnes de blé issu des variétés sélectionnées par gzpk, qui sont ensuite transformées en pain dans les boulangeries Coop.

Qu'est-ce qui vous plaît particulièrement dans le travail de sélection végétale?
J'aime beaucoup le travail de terrain, en extérieur, avec les plantes. C'est très varié. Observer toute la diversité du blé est quelque chose de fascinant. Comme notre équipe est relativement petite, nous pouvons participer à toutes les étapes du processus, depuis la planification d'un projet jusqu'à la récolte en passant par la sélection des variétés, l'ensemencement, mais aussi le désherbage ou le travail post-récolte. C'est quelque chose qui me plaît beaucoup.

Qu'est-ce qui vous apporte le plus de satisfaction dans votre travail?
L'excellente collaboration au sein de l'équipe et le fait que nous ayons déjà accompli un travail remarquable malgré des moyens plutôt modestes. La diversité des variétés que nous cultivons dans nos jardins est fascinante. Surtout quand viennent les mois de mai/juin et que les céréales resplendissent sous nos yeux.

Quel rôle la sélection végétale biologique joue-t-elle pour l'agriculture de demain? 
Compte tenu de l'accélération du changement climatique, l'adaptabilité des variétés joue un rôle essentiel. De plus, la société est de moins en moins disposée à accepter les effets négatifs liés à l'utilisation excessive de pesticides. Grâce à des variétés qui tolèrent les maladies et les plantes adventices, nous pouvons réellement faire la différence.

Quelles est votre vision de l'avenir dans ce domaine?
Le bio doit se développer davantage. Dans la culture céréalière en particulier, l'utilisation d'herbicides et de pesticides n'est pas nécessaire car les variétés cultivées de nos jours sont résistantes. D'autres cultures pourront aussi prendre ce chemin, espérons-le. Une prise de conscience doit s'opérer dans de nombreux autres domaines. La sélection végétale est le premier maillon d'une longue chaîne de création de valeur. 

Que pouvons-nous faire, dans notre quotidien, en faveur du développement durable?
Agir selon le principe du «moins, c'est plus».

Comment vivez-vous le développement durable au quotidien? Auriez-vous des exemples concrets?
Je me déplace à pied, à vélo ou en transports en commun. Et je n'achète pas toujours du neuf, car le «second hand», c'est beau aussi. Je choisis des produits alimentaires cultivés localement et issus d'une production bio ou biodynamique, de préférence de producteurs que je connais: j'achète mes légumes auprès d'un maraîcher en biodynamie dans le village où j'habite et je vais chercher mes produits laitiers dans une fromagerie de l'Oberland zurichois.

Où trouvez-vous l'énergie nécessaire pour affronter les prochains défis?
Dans les montagnes. C'est le meilleur endroit pour s'aérer la tête et déconnecter.

Agir, c'est quoi pour vous?
C'est mettre toute ma patience et toute mon énergie dans un principe de base: «bio du début à la fin».

Verena Weyermann, 37 ans, a obtenu en 2013 un master en biologie à l'université de Bâle, avec une majeure en sciences végétales. Elle travaille depuis 2014 chez gzpk comme sélectionneuse végétale dans l'équipe dédiée au blé. Elle est également chargée de la phytopathologie et de la résistance des plantes. Depuis 2003, le Fonds Coop pour le développement durable soutient des projets de sélection variétale au sein de gzpk.

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